On prendrait ta vieille voiture rouillée et on partirait, en se guidant seulement en choisissant les pires noms de bled. Et on aurait peur de rien, même dans le noir, parce qu'on sait très bien que rien ne peut nous atteindre parce que personne ne peut nous comprendre de toutes façons.
Se sentir comme une feuille qui tombe à l'automne, se faire écraser sous les pas de quelqu'un et sentir tout son corps craquer en entier, se faire bouffer par les vers, rester à l'abri des regards dans le noir pendant une éternité et finalement devenir un arbre.
Nous étions partis assez simplement, sans autres ambitions que de changer d’air et de voir un peu de pays. Il faut dire que changer d’air ne veut pas nécessairement dire changer ses habitudes. C’est surtout à propos d’aller les faire ailleurs et d’obtenir une sensation ou au moins une illusion de nouveauté, de renouvellement.